L’isolation joue un rôle majeur dans le diagnostic de performance énergétique (DPE), avec désormais l’établissement opposable aux résultats obtenus. Or, il apparaît que les professionnels font face à certaines limites dans leur travail. Aussi, ils se demandent s’il est réellement utile de démonter des prises, voire percer des murs, pour établir un résultat fiable.
Faisons le point sur ce débat technique et ses implications.
L’importance de l’isolation dans le DPE #
Premièrement, il convient de rappeler que l’isolation a un impact majeur sur la classe énergétique d’une habitation. En effet, elle conditionne en grande partie sa consommation énergétique. De plus, depuis le 1er juillet 2021, les propriétaires sont tenus de respecter certaines contraintes liées à une mauvaise étiquette énergétique, en vertu de la loi Climat-Résilience. Ces dispositions complexifient ainsi le travail des diagnostiqueurs. Ces derniers doivent alors s’appuyer sur les informations des propriétaires et vérifier leur véracité au cours de leurs visites techniques.
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DPE : les difficultés rencontrées par les techniciens #
Il arrive souvent que les propriétaires ne soient pas en mesure de fournir toutes les informations nécessaires à l’établissement précis du diagnostic. Les techniciens doivent alors se tourner vers d’autres méthodes ou choisir de recourir à des valeurs par défaut selon l’année de construction. Cette approche peut cependant mener au classement DPE plus fréquent dans les catégories F et G. Et donc avec des conséquences indésirables pour les propriétaires.
Démonter les prises et percer les murs : est-ce vraiment nécessaire ? #
Ce débat autour de la nécessité ou non de démonter les prises électriques ou de percer les murs pour vérifier l’isolation soulève d’importantes questions pratiques et légales. Toutefois, il est important de noter que les textes officiels régissant la réalisation des DPE n’imposent pas explicitement aux professionnels d’avoir recours à ces techniques invasives.
Les précautions et alternatives à considérer #
Les diagnostiqueurs valident leurs données d’entrée sur la base de mesures, d’observations directes, de documents justificatifs ou de données publiques. De plus, il peut leur être difficile – voire dangereux – de procéder à l’enlèvement d’une prise dans certains cas. Notamment face à une boîte encastrée. Avant d’en arriver là, ils peuvent aussi utiliser un endoscope pour effectuer des observations internes. Des méthodes ainsi moins invasives. Notamment l’inspection sonore pour vérifier la présence d’isolation ou l’utilisation de caméra endoscopique.
Prendre en compte les contraintes des techniciens
Les diagnostiqueurs DPE sont souvent soumis à des conditions de travail difficiles. En effet, ils travaillent dans des délais très courts et à des tarifs peu élevés. Dans ces circonstances, il devient difficile pour ces professionnels d’utiliser l’ensemble des outils dont ils disposent pour obtenir des résultats fiables et conformes aux attentes des clients.
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Vers une meilleure prise en compte des besoins des acteurs
En définitive, plutôt que de se concentrer sur la question du démontage des prises ou du perçage des murs, il serait sans doute plus judicieux de s’interroger sur les moyens dont disposent réellement les techniciens pour effectuer leur mission dans les meilleures conditions possibles. Si les clients et prescripteurs accordaient davantage de moyens aux diagnostiqueurs, si les tarifs pratiqués correspondaient vraiment au travail réalisé. Et si l’expertise technique requise était reconnue à sa juste valeur, alors peut-être que ces débats n’auraient pas lieu d’être.