Prime d’activité 2024 : son montant risque de diminuer (vraiment) pour ces bénéficiaires

La mise en place du revenu net social est censée faciliter les démarches auprès de la [organisation] pour recevoir le revenu de solidarité active ou la prime d'activité.

Une nouvelle mesure risque d’entraîner une perte d’argent pour les 8,80 millions de personnes bénéficiant de la prime d’activité de la CAF. Cette dernière sert à soutenir les revenus modestes.

L’objectif était de permettre aux bénéficiaires d’éviter des calculs complexes lors de la déclaration de leurs ressources à la CAF. En effet, ces calculs sont souvent responsables de nombreuses erreurs et trop-perçus que les assurés doivent ensuite rembourser.

L’intégration de nouvelles sources de revenus dans le calcul de la prime d’activité #

Avec le revenu net social, il sera désormais tenu compte d’autres revenus. Tels que les forfaits mobilité durable ou encore certaines prestations comme les cotisations retraite. Ainsi, le montant net social augmentera les revenus pris en compte par la CAF, ce qui entraînera une diminution mécanique des aides accordées. Dont la prime d’activité.

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Un modèle critiqué par les syndicats #

Les syndicats demandent au gouvernement de revoir sa proposition et de supprimer l’intégration des prestations en nature dans le calcul du montant net social. En effet, ils ont estimé les pertes pour les salariés, en prenant en compte des cas comme celui de Martine. Cette employée a un salaire net pré-impôt de 1599 € et un montant net social de 1765 €. Ainsi, cette mesure pourrait entraîner une perte de 65 € par mois sur sa prime d’activité. Cette dernière passerait alors de 144 €/mois à 79 €/mois avec le montant net social.

Un contexte économique et social difficile #

« Une décision particulièrement injuste et brutale dans un contexte de tensions sociales, d’inflation et de difficultés croissantes à subvenir à ses besoins, surtout pour les bas salaires », dénonce le syndicat. En effet, la stratégie de lutte contre la pauvreté engagée depuis 2018 semble être remise en question avec ces changements dans le calcul de la prime d’activité.

Prime d’activité : des mesures alternatives pour préserver les aides aux plus modestes #

Face à cette situation, certaines voix proposent des mesures alternatives. Telles que l’exclusion des revenus annexes. Ou encore la révision des plafonds de ressources pour maintenir un accompagnement efficace des personnes les plus vulnérables. Il est également important de prendre en compte les évolutions législatives en matière de droits sociaux pour anticiper les conséquences de ces changements sur les bénéficiaires.

Un enjeu central pour la cohésion sociale #

La prime d’activité représente un levier essentiel pour soutenir le pouvoir d’achat des ménages modestes. Mais aussi pour lutter contre la précarité. Le débat autour de son évolution doit donc être abordé avec prudence. Et ce, en veillant à ne pas fragiliser les plus vulnérables. Une mauvaise gestion de la réforme pourrait engendrer une dégradation du climat social, déjà tendu depuis plusieurs années.

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Un suivi attentif et un dialogue constructif pour minimiser les impacts négatifs #

Cette réforme ne doit pas pénaliser injustement certaines catégories de bénéficiaires. C’est pourquoi un dialogue est important avec les partenaires sociaux. Cela permettra ainsi d’évaluer les conséquences concrètes de la mesure sur les foyers concernés. Une telle démarche pourrait permettre d’ajuster progressivement la réforme afin de limiter ses effets négatifs et de préserver la solidarité nationale, valeur fondamentale pour assurer l’équilibre et le bien-être de tous.

En conclusion, si le revenu net social doit faciliter les démarches administratives des bénéficiaires de la prime d’activité, il convient d’être vigilant quant aux conséquences qu’il peut entraîner pour certains ménages modestes. La révision des modalités de calcul des aides doit donc se faire dans un souci constant d’équité et de protection des plus fragiles.

Martin Marchand

Martin, analyste financier et consultant, a une expertise particulière dans les stratégies d'investissement et les plans de retraite. Diplômé de l'Université Paris-Dauphine, il a travaillé pour diverses institutions financières avant de se lancer dans le conseil indépendant. Son approche personnalisée des finances a aidé de nombreux retraités à sécuriser leur avenir.