Immobilier 2024 : les vendeurs devront prendre en compte la baisse des prix

Selon Charles Marinakis, expert immobilier du réseau CENTURY 21, les chiffres de l'immobilier récemment publiés pour 2024 peuvent être trompeurs.

Les statistiques nationales de 2024 dévoilent une réalité trompeuse #

Les prix au niveau national ont baissé de 1% seulement, exclusivement en dehors de la région parisienne. Pourtant, une diminution significative de 10 à 15 % était nécessaire pour relancer le marché immobilier.

Ventes dans l’ancien : un ralentissement notable #

En 2024, les ventes de biens immobiliers anciens ont considérablement ralenti. Et ce, avec une baisse d’environ 18 % selon les Notaires et de près de 16 % selon CENTURY 21. Le prix moyen par mètre carré a donc légèrement décru au niveau national, plafonnant -1,7 % pour les maisons et -3,4 % pour les appartements.

Malheureusement, cette baisse n’est pas suffisante pour permettre au marché immobilier de revenir à un fonctionnement fluide et dynamique.

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L’évolution des prix depuis 2015 : une pente ascendante jusqu’en 2022 #

Entre 2015 et 2022, les prix de l’immobilier ont connu une augmentation considérable en France. Soit +34 % pour les maisons et +26,6 % pour les appartements. Mais cette augmentation s’était stoppée nette en 2023. Une année marquée par le ralentissement du marché et un plafonnement des prix.

Ainsi, la légère baisse des prix constatée en 2024 n’efface même pas une année de croissance antérieure. La situation est particulièrement préoccupante. En effet, les conséquences à long terme pourraient causer une véritable asphyxie du marché immobilier français.

Le marché immobilier en Île-de-France : entre correction des prix et résistance #

Mis à part Paris où le nombre de ventes immobilières a diminué plus modérément en raison d’un effort consenti sur les prix, l’Île-de-France quant à elle présente des indicateurs nettement moins favorables que ceux au niveau national.

En effet, dans cette région, les prix au mètre carré chutent respectivement de -5 % pour les maisons et de -7,8 % pour les appartements. Par ailleurs, les délais de vente continuent de s’allonger et le nombre de transactions diminue fortement (-18,7 % pour les maisons et -22,2 % pour les appartements). Cependant, certains départements tels que la Seine-et-Marne résistent mieux avec des corrections de prix significatives et une baisse de l’activité limitée à -13,2 % en moyenne.

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Il apparaît donc clairement qu’une politique active de réajustement du prix de vente devient primordiale. Et ce, afin d’éviter la stagnation du marché immobilier régional.

Les différentes catégories de régions françaises face aux évolutions du marché immobilier #

Les autres régions françaises peuvent être regroupées en trois catégories. Et ce, selon l’évolution de leurs volumes de vente et les diminutions de prix appliquées par les vendeurs :

1. Les régions avec une baisse des volumes de ventes de -10 % : Pays de la Loire, Bourgogne-Franche-Comté et Bretagne.

2. Les régions avec une diminution des volumes de ventes entre -10 % et -15 % : Auvergne-Rhône-Alpes, Centre-Val de Loire, Grand Est et Nouvelle-Aquitaine. Dans ces régions, des écarts notables se remarquent. Comme par exemple Lyon qui bénéficie d’une baisse importante des prix, permettant un moindre recul de l’activité (-1,5 %).

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3. Les régions dans lesquelles les prix ont augmenté, mais présentent une forte baisse des volumes de vente : Charente-Maritime avec +8,4 % d’augmentation des prix, induisant une baisse de -13,2 % des transactions immobilières.

En définitive, il est crucial pour les vendeurs de prendre conscience de cette réalité. Ils devront adapter leurs prix de vente afin de revitaliser le marché immobilier français dans son ensemble et éviter une stagnation catastrophique aux conséquences lointaines.

Sophie Leroy

Spécialiste en droit social et retraite, Sophie est titulaire d'un Master en Droit de la Protection Sociale. Forte d'une expérience significative dans les caisses de retraite, elle conseille aujourd'hui les particuliers sur leurs droits et obligations en matière de retraite. Sophie est également conférencière et formatrice dans son domaine d'expertise.